L’évolution rapide des technologies numériques impacte de manière significative les métiers du conseil et de l’ingénierie. L‘étude récente de l’OPIIEC (« Observatoire Paritaire des Métiers du Numérique, de l’Ingénierie, des Études et du Conseil et des métiers de l’Événement ») met en lumière les transformations des compétences requises pour ces secteurs face à l’essor de la digitalisation. Alors que les organisations doivent s’adapter rapidement à un environnement de plus en plus numérique, l’acquisition de nouvelles compétences devient un levier stratégique pour la compétitivité.
Cet article examine les principales conclusions de l’étude et explore comment les compétences numériques modifient le paysage des métiers du conseil et de l’ingénierie, notamment à travers l’émergence de nouveaux métiers, le besoin urgent de formation continue, et l’avenir des compétences dans ces secteurs.
L’importance croissante des compétences numériques
L’une des conclusions majeures de l’étude de l’OPIIEC est que la transformation numérique redéfinit non seulement la manière dont les entreprises fonctionnent, mais également les compétences nécessaires pour rester pertinentes sur le marché.
La digitalisation transforme rapidement les entreprises, et les métiers transverses ne font pas exception. L’étude de l’OPIIEC souligne que les compétences numériques deviennent essentielles pour ces professions.
Que ce soit dans les ressources humaines, la communication ou la finance, les technologies comme l’intelligence artificielle (IA), le cloud computing et la cybersécurité redéfinissent les rôles et les responsabilités.
Technologies numériques et impact sur les métiers transverses
L’étude souligne que ces technologies ne sont plus réservées aux seuls experts techniques. Par exemple, les consultants doivent aujourd’hui comprendre les bases de l’IA et de la data science pour proposer des solutions adaptées à des projets de transformation digitale de plus en plus complexes.
Il devient donc crucial pour les professionnels du conseil et de l’ingénierie de développer une maîtrise plus profonde de ces technologies.
- Data Science : Avec la montée en puissance des volumes de données générés, la capacité à analyser et à interpréter ces données est devenue essentielle. Selon l’étude, plus de 65% des entreprises interrogées estiment que les compétences en data science seront parmi les plus recherchées dans les 5 prochaines années.
- Cybersécurité : La transformation numérique accroît également les risques de cyberattaques, ce qui fait de la cybersécurité un domaine clé pour les entreprises. Le besoin d’experts capables de sécuriser les infrastructures numériques croît rapidement.
- Automatisation et intelligence artificielle : L’IA et l’automatisation transforment les tâches répétitives. Par exemple, dans le domaine de la comptabilité, l’automatisation des processus robotiques (RPA) permet de réduire considérablement les tâches manuelles telles que l’analyse et la gestion des bases de données. Les experts en finance doivent désormais comprendre ces outils et s’adapter à des responsabilités plus stratégiques.
- Transformation des systèmes d’information : La mobilité induite par le télétravail impose aux directeurs des systèmes d’information (DSI) de repenser leurs infrastructures. Avec l’essor du cloud et des outils de collaboration à distance, les équipes informatiques sont appelées à gérer une variété croissante de technologies tout en assurant la sécurité des données.
Chiffres clés
L’étude révèle que près de 75% des entreprises interrogées déclarent que la maîtrise des compétences numériques est devenue prioritaire pour leur stratégie de développement.
Cependant, seulement 45% estiment que leurs équipes actuelles possèdent les compétences nécessaires pour mener à bien des projets numériques complexes. Ce décalage souligne l’urgence d’investir dans le développement de compétences numériques pour rester compétitif.
La montée en puissance du télétravail
L’étude souligne que la crise de la Covid-19 a été un catalyseur majeur pour l’adoption massive du télétravail. Aujourd’hui, la collaboration à distance est devenue une norme, affectant directement les métiers transverses.
Les ressources humaines, par exemple, doivent gérer de nouveaux défis, tels que l’évolution des conditions de travail, le respect du droit à la déconnexion et la mise en place de processus de recrutement et d’onboarding à distance.
Chiffre clé :
Selon l’étude, 75 % des entreprises interrogées considèrent que l’hybridation du travail a transformé en profondeur leurs processus internes, en particulier dans la gestion des espaces et des ressources humaines.
Les nouveaux métiers et les compétences émergentes
La transformation numérique n’impacte pas seulement les compétences des métiers traditionnels, elle donne également naissance à une multitude de nouveaux métiers.
Ces nouveaux rôles reflètent les besoins spécifiques des entreprises qui doivent relever des défis technologiques inédits. Parmi ces métiers émergents, l’étude de l’OPIIEC met en avant plusieurs fonctions clés.
Les nouveaux métiers du numérique dans le conseil et l’ingénierie
- Data engineer : Chargé de la conception, du déploiement et de la maintenance des architectures de données, le data engineer est au cœur de la stratégie data des entreprises. Il est responsable de l’acheminement et de l’organisation des données pour permettre aux data scientists de les exploiter efficacement.
- Expert en cybersécurité : Les cyberattaques deviennent de plus en plus sophistiquées, créant un besoin accru de spécialistes capables de protéger les systèmes d’information des entreprises. Ce rôle comprend la mise en place de protocoles de sécurité et la gestion des crises en cas d’incident.
- Spécialiste IA : Avec l’essor de l’intelligence artificielle, les entreprises cherchent des spécialistes capables de concevoir et d’implémenter des solutions d’IA, que ce soit dans l’automatisation des processus ou l’analyse prédictive.
Ces métiers demandent des compétences pointues et une formation continue pour suivre le rythme des innovations technologiques. Selon l’étude, le taux de création de ces nouveaux postes est en augmentation rapide et devrait se poursuivre sur la prochaine décennie.
Évolution des compétences : entre technique et transversalité
L’une des conclusions frappantes de l’étude est que, bien que ces nouveaux métiers soient très techniques, les compétences transversales restent tout aussi importantes. L’innovation requiert non seulement des experts capables de maîtriser les outils techniques, mais aussi des professionnels capables de communiquer, de collaborer et de gérer des projets dans un contexte interdisciplinaire.
Soft skills importantes :
- Gestion de projet agile : La capacité à gérer des projets numériques complexes en utilisant des méthodes agiles est désormais une compétence clé, notamment dans les environnements en évolution rapide.
- Compétences en communication : Les ingénieurs et les consultants doivent être capables de vulgariser des concepts techniques complexes pour les rendre accessibles à des équipes non techniques ou à des clients.
- Créativité et innovation : L’automatisation des tâches techniques libère du temps pour des activités à plus forte valeur ajoutée, telles que la résolution de problèmes complexes et l’innovation. Les métiers de la communication, par exemple, nécessitent désormais une capacité à tirer parti des technologies tout en conservant une vision stratégique et créative.
Le rôle de la formation dans l’adaptation aux transformations
Face à l’accélération de la transformation numérique, la formation continue devient cruciale. L’étude de l’OPIIEC met en évidence l’importance de former les salariés tout au long de leur carrière afin de répondre aux nouveaux défis et de rester à jour sur les dernières avancées technologiques.
L’enjeu de la formation continue
Les compétences numériques évoluent rapidement, et les travailleurs doivent s’adapter. L’étude indique que près de 60% des entreprises du secteur du conseil et de l’ingénierie ont intensifié leurs efforts de formation au cours des trois dernières années pour garantir que leurs équipes possèdent les compétences numériques nécessaires.
Les entreprises misent donc sur des programmes de requalification (reskilling) et d’amélioration des compétences (upskilling) pour combler les écarts. Cette approche permet de capitaliser sur les talents existants tout en répondant aux besoins de transformation interne.
Par ailleurs, des formations en ligne, des certifications spécifiques à certains outils ou encore des partenariats avec des universités ou des organismes de formation, comme LePont , deviennent des solutions efficaces pour mettre à jour les compétences.
Le rôle des RH dans la stratégie de formation
Les ressources humaines jouent un rôle central dans cette stratégie. Elles doivent non seulement identifier les lacunes en matière de compétences, mais aussi anticiper les compétences futures.
L’étude suggère que les RH devraient travailler en étroite collaboration avec les responsables techniques pour planifier les parcours de formation adaptés à chaque profil, que ce soit pour les ingénieurs, les consultants ou les managers.
Certaines entreprises investissent déjà dans des formations sur mesure. Selon l’étude, 60 % des entreprises ont mis en place des programmes de requalification en interne, intégrant des modules sur l’IA, le big data ou encore la cybersécurité. Ces formations permettent de sensibiliser des équipes commerciales ou RH à ces enjeux, renforçant ainsi leur capacité à interagir avec les experts techniques.
L’avenir du conseil et de l’ingénierie
Le secteur du conseil et de l’ingénierie continue d’évoluer avec l’émergence de nouveaux outils numériques. L’étude de l’OPIIEC souligne que l’avenir de ces métiers sera fortement influencé par les avancées en matière de technologies émergentes comme l’intelligence artificielle, l’automatisation et l’analyse de données massives. Les entreprises devront être capables d’anticiper ces transformations pour rester compétitives.
Les métiers hybrides : une tendance en hausse
Une tendance majeure identifiée par l’étude est l’émergence de métiers hybrides combinant des compétences techniques pointues et des compétences en gestion de projet ou en stratégie.
Ces professionnels seront capables de comprendre les enjeux technologiques tout en apportant une vision stratégique. Ils seront aussi à l’aise pour dialoguer avec des équipes techniques que pour gérer des relations avec les clients ou les parties prenantes.
L’impact sur la compétitivité
L’étude montre que les entreprises qui réussissent à adapter leur modèle de compétences à ces transformations sont celles qui restent compétitives sur le long terme. Il ne suffit plus d’avoir les technologies, il faut également avoir les talents capables de les exploiter efficacement.
L’étude de l’OPIIEC montre que la transformation numérique redéfinit profondément les métiers du conseil et de l’ingénierie. Les compétences numériques deviennent un élément central de la compétitivité des entreprises, et la capacité à anticiper et à s’adapter à ces évolutions est cruciale. Les entreprises doivent non seulement recruter des talents qualifiés, mais aussi investir dans la formation continue pour permettre à leurs équipes de s’adapter à ces changements rapides.
